Press Releases Afrique et Europe : face aux opportunités et aux défis communs, construisons des réponses communes

Afrique et Europe : face aux opportunités et aux défis communs, construisons des réponses communes

 – HR/VP Blog – Les ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine et de l’Union européenne se réuniront mardi 26 octobre à Kigali, au Rwanda pour préparer le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des deux continents qui se tiendra début 2022. Mon objectif est clair : faire effectuer à notre partenariat un saut qualitatif inédit. Ma visite permettra aussi de renforcer encore les bonnes relations entre l’Union européenne et le Rwanda.

Cette première mission au Rwanda en tant que HR/VP sera tout d’abord l’occasion de me recueillir au mémorial du génocide à Kigali et de visiter le projet Interpeace à Bugesera, soutenu par l’Union européenne en coopération avec la Suède, qui s’occupe de réconciliation et de soins posttraumatiques. Le génocide contre les Tutsi, qui a fait près d’un million de morts, nous rappelle que l’objectif initial de l’intégration européenne, empêcher la guerre sur notre continent et concourir à la paix dans le reste du monde, doit encore rester central aujourd’hui dans notre action. La communauté internationale avait échoué en 1994 à empêcher ce génocide, cela ne doit plus jamais se reproduire.

« Un quart de siècle après le génocide, les résultats obtenus par le Rwanda en matière de réconciliation, de réduction de la pauvreté, de santé, d’éducation ou d’égalité entre les sexes, sont remarquables. »

Un quart de siècle après ce génocide, les résultats obtenus par le Rwanda en matière de réconciliation, de réduction de la pauvreté, de santé, d’éducation ou d’égalité entre les sexes, sont remarquables. Nous discuterons avec le président Kagamé et les autorités du pays du rôle accru du Rwanda sur différents théâtres de crise sur le continent. Ainsi que notre combat commun contre le COVID.  Le Rwanda est l’un des trois pays d’Afrique pour lesquels un programme de soutien bilatéral à la fabrication de vaccins est engagé. Dans un premier temps, l’UE va aider la Rwanda Food and Drug Authority (RFDA) à monter en puissance, une condition pour permettre ensuite l’implantation d’unités de production de vaccins et d’autres médicaments dans le pays.

 

L’autre partie de ma mission sera consacrée à la réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union africaine et de l’Union européenne que je co-présiderai avec le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Christophe Lutundula Apala Pen’ Apala.

 

« COVID-19, changement climatique, terrorisme… de nombreux défis menacent l’Afrique et l’Europe. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons y faire face. Dans notre coopération, nous devons nous inspirer de la devise olympique “plus vite, plus fort, plus haut”. »

 

COVID-19, changement climatique, terrorisme… de nombreux défis menacent à la fois l’Afrique et l’Europe. Et d’innombrables opportunités s’offrent aussi à nous. Nous savons de longue date que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons avancer mieux et plus vite, mais il y a urgence désormais à accélérer le pas, en nous inspirant de la devise olympique “plus vite, plus fort, plus haut”. Etre plus forts ensemble sur la scène mondiale et viser plus haut, pour réaliser en commun des projets concrets, innovants et transformateurs. C’est à cela que je souhaite que nous travaillions de concert.

 

La pandémie de COVID-19 a profondément affecté nos deux continents. Pour la vaincre, la seule solution consiste à généraliser la vaccination. Cela suppose un accès équitable aux vaccins pour tous, partout. Nous en sommes malheureusement encore très loin, notamment en Afrique. Nous devons contribuer plus activement à combler ce fossé. Les États membres de l’Union européenne ont promis d’accélérer les livraisons de vaccins, notamment par le biais de la facilité COVAX et du Mécanisme de protection civile de l’UE. Il y a urgence maintenant à ce que les actes suivent les promesses. Il ne suffit cependant pas de disposer de vaccins, il faut aussi pouvoir les administrer dans de bonnes conditions : l’Union européenne a débloqué 100 millions d’euros pour ce faire.

 

« Pour vaincre le COVID-19, il faut généraliser la vaccination. Cela suppose un accès aux vaccins pour tous, partout. Nous en sommes encore très loin, notamment en Afrique. Nous devons contribuer plus activement à combler ce fossé. »

 

Cette pandémie a souligné aussi les fortes disparités existantes en matière de production de vaccins et de médicaments à l’échelle mondiale. Ni l’Europe ni l’Afrique ne peuvent continuer à dépendre à ce point d’acteurs extérieurs pour des productions aussi vitales. Il faut fabriquer les vaccins pour l’Afrique, en Afrique par l’Afrique. C’est pourquoi l’Union européenne s’est engagée, en « Team Europe » avec ses Etats membres et la Banque européenne d’investissement (BEI), à consacrer 1 milliard d’euros pour développer la production de vaccins et d’autres médicaments en Afrique, notamment au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud. Nous discuterons à Kigali des moyens de faire monter en puissance le plus rapidement possible cette capacité de production africaine. Nous devons poursuivre également le travail engagé pour généraliser les certificats de vaccination afin de faciliter la mobilité entre nos deux continents.

 

La pandémie menace le rattrapage économique engagé, notamment en Afrique

Enfin cette pandémie menace le rattrapage économique engagé ces dernières décennies et particulièrement en Afrique. Nous soutenons pleinement les actions engagées dans le cadre du G20 pour alléger la dette de nos partenaires africains. Il faut cependant les intensifier et s’assurer que tous les créanciers y prennent leur part.

 

Nous voulons aussi coopérer étroitement avec l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique. L’Europe, qui a une responsabilité importante dans ce phénomène, est engagée dans des efforts substantiels  pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre. La plupart des pays du continent africain émettent pour leur part peu de ces gaz à effet de serre mais sont pourtant déjà affectés de manière disproportionnée par le changement climatique. Ces dernières années, l’UE s’est déjà mobilisée pour aider l’Afrique à s’y adapter, notamment au travers du projet de grande muraille verte contre la désertification, mais il va nous falloir accroitre sensiblement cet effort à l’avenir. Nous devons aussi conjuguer nos efforts pour faire de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) un succès. Ensemble nous représentons en effet 40 % des pays des Nations Unies et ensemble, nous pouvons mettre le monde sur les rails d’un développement plus juste et plus soutenable.

 

« Nous devons conjuguer nos efforts pour faire de la COP26 un succès. Ensemble nous représentons en effet 40 % des pays des Nations Unies et ensemble, nous pouvons mettre le monde sur les rails d’un développement plus juste et plus soutenable. » 

 

À condition qu’elle respecte les libertés et ne serve pas d’ambitions hégémoniques, la transition numérique permet également d’accélérer le développement économique tout en favorisant l’inclusion de tous, notamment dans les zones rurales. Les jeunes, particulièrement nombreux en Afrique, peuvent et doivent être des moteurs essentiels de ces transitions verte et numérique. D’où l’importance de leur accès à une éducation de qualité et de leur participation effective à la vie politique, sociale et économique.

 

« L’Afrique et l’Europe sont confrontés à de sérieuses menaces communes : le terrorisme, les trafics d’êtres humains, d’animaux et de drogue, la piraterie ou encore la cybercriminalité. On ne peut vaincre ces fléaux que par une étroite coordination internationale. »

 

Enfin, l’Afrique et l’Europe sont confrontées à de sérieuses menaces communes : le terrorisme, l’extrémisme, les trafics en tout genre, la piraterie ou encore la cybercriminalité. On ne peut vaincre ces fléaux que par une étroite coordination internationale.

 

La paix et la sécurité sont un pilier essentiel de notre partenariat parce que l’instabilité et l’insécurité en Afrique ont nécessairement un impact sur l’Europe. Sur ce terrain, l’UE est engagée de longue date en Afrique, avec l’Afrique et pour l’Afrique. En coordination étroite avec l’Union africaine, l’UE met ainsi ses forces au service de “solutions africaines aux problèmes africains” en Somalie, au Sahel, en République centrafricaine ou encore au Mozambique.

 

« La paix et la sécurité sont un pilier essentiel de notre partenariat parce que l’instabilité et l’insécurité en Afrique ont nécessairement un impact sur l’Europe. Sur ce terrain, l’UE est engagée de longue date en Afrique, avec l’Afrique et pour l’Afrique. »

 

Mais, comme l’a souligné récemment le président Kagame, “aucun financement extérieur ni aucun engagement de troupes ne peut créer une paix durable si la gouvernance n’est pas au cœur de l’action”. Outre les interventions proprement sécuritaires, il nous faut trouver les moyens d’articuler plus efficacement le dialogue politique entre les acteurs concernés, la lutte contre la corruption, le respect des droits humains et de l’État de droit, le retour des services publics et le développement économique.

 

Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais nous sommes d’accord sur l’essentiel.

En conclusion, dans un monde où les valeurs démocratiques qui fondent à la fois l’Union africaine et l’Union européenne sont de plus en plus menacées, il nous faut d’urgence renforcer notre coopération.  Nous devons produire en effet des résultats concrets pour nos concitoyens tant sur le terrain d’une reprise économique durable et inclusive, que sur celui de la transition verte et de l’accès à l’énergie, de la transformation numérique, du développement humain, de la paix et de la bonne gouvernance ou encore des migrations et de la mobilité. Nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout, mais nous sommes d’accord sur l’essentiel. Et c’est suffisant pour faire effectuer à notre partenariat ce saut qualitatif inédit dont le monde pourrait aussi bénéficier.

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