Press Releases Remarques de la haute représentante/vice-présidente Federica Mogherini lors de la conférence de presse conjointe suite à la 14ème réunion du Conseil d’Association UE-Maroc

Remarques de la haute représentante/vice-présidente Federica Mogherini lors de la conférence de presse conjointe suite à la 14ème réunion du Conseil d’Association UE-Maroc

Remarques de la haute représentante/vice-présidente Federica Mogherini lors de la conférence de presse conjointe suite à la 14ème réunion du Conseil d’Association UE-Maroc

Bruxelles, 27/06/2019 – 16:43, UNIQUE ID: 190627_16

Avant de vous parler de notre réunion, j’aimerais partager avec vous la difficulté de ce moment pour la Tunisie. Nous sommes en train de suivre les nouvelles qui nous viennent de ce pays frère, ami et voisin avec beaucoup de préoccupation et de douleur, que nous partageons, je pense, avec le peuple de la jeune démocratie tunisienne en ce qui concerne les attaques terroristes. Nous sommes aussi en train de suivre avec beaucoup d’appréhension les nouvelles qui nous parviennent sur l’état de santé du Président de la Tunisie. Nous avons, je pense, un souci et une douleur partagés en tant que voisins et amis de la Tunisie et des Tunisiens.

C’était un plaisir – même en cette triste journée – d’accueillir à nouveau ici mon ami et collègue, le Ministre des Affaires étrangères du Maroc [Nasser Bourita] pour la 14ème session du Conseil d’Association Union européenne-Maroc.

La tenue de ce Conseil d’association était très attendue et nous a permis de marquer le renouveau des relations institutionnelles entre l’Union européenne et le Maroc, ouvrant ainsi la voie à la relance de notre relation privilégiée et de notre “partenariat euro-marocain de prospérité partagée”.

Le Maroc est non seulement un des pays les plus proches géographiquement de l’Europe, mais aussi un des pays avec lequel nous avons le partenariat le plus ancien. Un demi-siècle de relations nous a appris la résilience et l’importance de notre partenariat. Nous avons affronté les défis ensemble, ce qui a renforcé notre confiance mutuelle et je dirais aussi notre détermination à relancer et renforcer cette amitié et ce partenariat.

Le Maroc est un pays clé dans notre région commune ainsi qu’au sein de deux organisations qui, pour l’Union européenne, sont des partenaires naturels et stratégiques: la Ligue arabe d’un côté et l’Union africaine de l’autre.

La proximité entre l’Union européenne et le Maroc est très forte et nous continuerons à travailler ensemble pour poursuivre des objectifs communs, que ce soit en matière de sécurité, de développement, d’énergies renouvelables, de réformes socio-économiques ou d’éducation.

Nous nous sommes félicités aujourd’hui que la ratification par le Maroc des accords entre l’Union européenne et le Maroc en matière d’agriculture et de pêche se trouve dans sa phase finale et que les modalités de mise en œuvre de l’accord de recherche et développement – auquel le Maroc participe déjà – font l’objet d’un accord de principe.

Nous avons conclu aujourd’hui une déclaration politique conjointe qui pose les jalons de nos relations sur le long terme et qui constituera la base de notre dialogue politique et de notre coopération à l’avenir. C’est une déclaration politique conjointe très forte et très ambitieuse.

Nous affirmons dans cette déclaration notre volonté conjointe de donner une nouvelle impulsion à notre relation stratégique et d’aborder ensemble les défis communs à l’espace euro-méditerranéen.

Nous avons longuement discuté de plusieurs de ces défis. La mobilité et la migration se trouvent parmi ces défis – ce ne sont pas les seuls – mais nous avons discuté aussi de cela et nous sommes convaincus que nous pouvons transformer ces défis en opportunités à travers une coopération renforcée et équilibrée, tel que reflété dans la déclaration. La coopération entre l’Union européenne et le Maroc en matière de migration existe depuis plus de dix ans et notre réunion d’aujourd’hui nous a permis de réitérer notre soutien à la stratégie d’immigration et d’asile du Maroc. Dans ce sens, la revitalisation du partenariat de mobilité avec une importante réunion la semaine dernière entre nos experts ici à Bruxelles est une très bonne nouvelle. Nous partageons les mêmes priorités dans ce domaine, qui sont, premièrement, sauver des vies, protéger les personnes et créer des voies légales pour les personnes qui ont besoin de protection internationale.

La déclaration conjointe marque aussi notre forte volonté de travailler ensemble dans le cadre multilatéral au niveau global, ainsi que de renforcer notre coopération trilatérale entre l’Union européenne, le Maroc et nos partenaires du continent africain, tant en matière de développement durable et de lutte contre le changement climatique, que sur d’autres questions, notamment en faveur de la paix et de la sécurité dans le continent africain.

Lors de ma dernière visite à Rabat en janvier dernier, j’avais déjà pu constater notre pleine convergence sur le plan international: crises régionales, multilatéralisme, dialogue interculturel et le développement en Afrique, sont autant de sujets sur lesquels l’Union européenne et le Maroc se rejoignent de plus en plus.

Par ailleurs, j’avais aussi pu observer le développement de profondes réformes socio-économiques au Maroc, dans un contexte de stabilité et sous l’impulsion de son souverain le roi Mohammed VI, avec lequel j’avais eu l’opportunité et l’honneur de m’entretenir en janvier. Ses vingt années de règne ont permis au Maroc d’approfondir son partenariat avec l’Union européenne tout en jouant pleinement son rôle à l’échelle du continent africain et sur la scène multilatérale et bien sûr régionale, en particulier dans le Nord de l’Afrique et le monde arabe.

Dans le cadre de notre partenariat renouvelé, l’Union européenne demeure déterminée à encourager et à appuyer ces réformes qui ont été entreprises au Maroc, qui contribuent à donner des perspectives d’emploi et de croissance à la population et tout particulièrement à la jeunesse du pays.

Plus que jamais, le partenariat entre l’Union européenne et le Maroc demeure une clef de voûte du développement socio-économique, de la stabilité et de la sécurité dans l’espace euro-méditerranéen.

Je vois l’avenir de notre partenariat comme fidèle à sa vocation, c’est-à-dire celle d’être pionnier dans les différents domaines de coopération, pour le bénéfice de nos citoyens de part et d’autre de la Méditerranée. Je voudrais terminer en remerciant le Ministre [Nasser Bourita] et les autorités du Maroc pour la coopération très étroite que nous avons sur tous les sujets qui nous concernent tous les deux, dans notre région commune. Nous avons longuement discuté aujourd’hui, comme lors de toutes nos précédentes rencontres, de la situation en Libye, de la situation au Moyen-Orient, de la situation au Sahel, et nous constatons une convergence d’objectifs, d’analyses et aussi une volonté de travailler de plus en plus ensemble dans un contexte de coopération régionale pour éviter que les crises qui sont déjà présentes connaissent une escalade, et essayer d’amener des mots et des actes de sagesse et de modération qui sont si nécessaire dans la région, et je voudrais remercier le Royaume du Maroc pour le rôle qu’il joue dans cette perspective.

Merci.

Lien vers les remarques introductives: https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-174616

Q&R

Q. Nous avons aujourd’hui une série de cadres qui régissent les relations marocco-européennes: l’Accord d’Association, le Statut avancé. Peut-on considérer que le nouveau partenariat d’aujourd’hui est une nouvelle étape statutaire? Allez-vous oublier tout cela et lancer une nouvelle étape sur une nouvelle base?

Je dirais sans crainte d’être démentie par le Ministre [Nasser Bourita] que nous n’allons rien oublier du passé, dans le sens où nous avons en effet une base solide longue de plus ou moins cinquante ans sur laquelle nous pouvons bâtir cette nouvelle phase.

Les deux choses ne sont pas en contradiction. Nous avons discuté de cela pendant de longs mois et je pense qu’aujourd’hui nous sommes parvenu à ce résultat: nous sommes arrivés à résoudre des questions compliquées qui ont rendues nos relations difficiles pendant plus ou moins trois ans. Cela a été – comme le Ministre a dit – un test de résilience et je trouve que lorsque des relations amicales arrivent à surmonter des tests de résilience, elles sont même plus fortes après.

Je pense que nous sommes maintenant dans une nouvelle phase de relance de notre partenariat qui était déjà solide et fort, qui a connu des défis, et nous sommes arrivés à les gérer, les surmonter et les résoudre ensemble. Cela pose les bases pour une phase complétement nouvelle, différente pour l’instant pas formellement différente – c’est-à-dire qu’aujourd’hui nous n’avons pas signé un nouveau cadre de coopération formelle – mais avec cette déclaration conjointe, qui est vraiment une nouveauté, nous avons des pistes de travail très concrètes et très ambitieuses sur une listes de sujets très vaste, sur lesquels le Maroc et l’Union européenne sont prêts à continuer à travailler de la façon dont nous avons travaillé ensemble ces derniers mois.

Comme j’ai eu l’occasion et l’honneur de le dire déjà pendant ma visite à Rabat en janvier, nous sommes en train de tourner la page et de relancer notre partenariat sur des bases encore plus solides et fortes qu’avant.

Q. Vous parlez de résilience et de relance de cette nouvelle relation. Ces dernières années ont aussi été marquées par la question du Sahara occidental devant la Cour de Justice et de la renégociation des accords de pêche. Avez-vous abordé ce sujet pendant la réunion? Vers quoi travaillez-vous et quelle est la position de l’UE sur cette question?

Premièrement oui, nous avons discuté de la question du Sahara occidental, non seulement aujourd’hui, mais vous trouverez aussi une référence à cela dans la déclaration politique conjointe. Nous avons pour la première fois un langage commun sur cette question.

Vous connaissez très bien la position de l’Union européenne qui est un plein soutien au travail des Nations Unies.

Je n’ai rien à ajouter, vous pouvez citer mot pour mot le langage de la déclaration conjointe. Je pense que le fait d’avoir un langage commun est un des résultats les plus importants, les plus positifs, et qui nous donne de l’espoir pour le futur.

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